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TRAIL DES ALPES MARITIMES : 53 KM

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Pour une fois, je vais commencer par la fin et vous dire que j’ai fini cette course en 10h31 à peu prés …

J ai eu droit à la totale !!

Je crois que peu de personnes ont connu autant de galères sur une même course (ou alors nous sommes des chats noirs !!!)

Il est évident que tout ce que je vais vous raconter est réel et ça m’est bel et bien arrivé …

Après mon super Mont Blanc, je cherchais une course d’automne et en parlant à Fred, il me branche sur le trail des Alpes Maritimes. J’avais le choix entre 29 ou 53 km. J’hésite, mais je bascule sur le 53km, il fallait que je tente un peu plus long. Du coup, pas de repos cet été, je continue mes séances avec cet objectif en tête.

Pour ceux qui ne connaissent pas cette course : on part du col du Turini et on arrive sur la plage de Menton soit de la montagne à la mer pendant 53 km, un beau challenge non !!

Dimanche 6h45 on prend la route avec mon bof direction le Col de Turini. Il fait gris mais bon je suis confiant !

7h20 heure d’arrivée : le temps de dire bonjour à certains que je connais, je retrouve Alain et Fred.

Tout roule, je suis zen. Je sais que ma prépa n’est pas mauvaise. Je redoutais davantage les crampes que des soucis physiques à proprement parlé.

7h50, nous sommes à 10 minutes du départ : il commence à tomber quelques gouttes mais je reste cool. Mais ce que je redoutais arrive en moins de 5 minutes, l’orage est sur nous.

C est donc à 8h précises et sous la flotte, que nous démarrons notre course vers la mer …

Ca commence par une petite montée tranquille sur un large chemin forestier, c’est assez « groupir » j’ai pour but de finir. Donc sachant le chemin très long, je me fixe un rythme régulier et je le tiens.

J’arrive à la bascule vers Moulinet, il pleut sévère. Je décide de lâcher un peu les freins et je me fais plaisir. C’est à partir de là, que je vais me sentir très seul. La descente en single est très sympa, c’est le genre de chemin que j apprécie : c’est technique et rapide. 

J’arrive au premier pointage avant de monter vers Linière et je rattrape 2 autres coureurs, on fera l’ascension ensemble c’est plus sympa !!

La descente vers Sospel est assez casse pattes, je reste tranquille sans trop forcer. Je n’en suis même pas à la moitie du parcours.

Sospel 23ème km : je pointe, je me ravitaille en eau, je grignote comme d’hab et je repars vers la boucle des Charmes : c’est 10 km de grimpette.

C est ici que tout va partir en live…

2 km après le ravito, je suis pris de nausées et de maux au bide. D’ailleurs, je finirais en vomito. Impossible pour moi de boire ou d’avaler quelque chose pendant un long moment… je suis limite de faire demi-tour et de prendre le bus.

J’ai beaucoup de mal à me faire à cette idée. De plus, Cédric et Alex m’attendent au Razet et je ne me vois pas les appeler et leur dire que j ai bâché…

Donc, je continue ma route et bien évidement avec l’estomac vide. Je le paie cher et très vite : en pleine relance, une crampe me prend sur l’adducteur droit. Je prends le temps de tirer dessus et je repars en marchant le temps de récupérer un peu.

J’arrive sur un long sentier, je suis seul, ça pleuviote encore pfffff et je me dis que jamais ça va s’arrêter !!!!

Je me retourne pour voir si du monde revenait sur moi. Bing, je fini dans un fossé !!! grrrrr je suis plein de boue.La pluie va me nettoyer un peu mais pas pour longtemps. En effet,800 metres apres je rechute à cause de la boue très glissante et à un manque de lucidité. J’essaie alors de me retenir à un fil sauf qu’il s’agissait d’une ligne électrifiée pour les animaux. Je peux vous dire que je n’ai pas trainé dans le trou et que ça m’a réveillé !!!!!

C’est à ce moment là, que je décide de lever le pied et d’avancer le plus régulièrement possible.

La descente se fera avec un groupe de 3 en assurant autant que possible entre les pierres et les racines glissantes : c’est un vrai cauchemar !!

Maintenant, place au Cuore. C’est une montée interminable, casse gueule et casse patte. Déjà que je n’étais pas rapide, mais là, ça devient l’enfer !!!! C’est à se demander si l’organisation ne nous avait pas confondus avec un troupeau de chamois !! Mon sac à dos n’arrête pas de se défaire, la pluie a noyé les sangles grrrrr !!! ce n’est pas grand-chose mais dans cette situation, c’est une galère de plus …

Une fois au sommet, je pointe et ce que je pensais être le sommet du Razet n’est autre que Cuore …

Me voici donc dans les « radadas », une succession de mounta cala bien glissantes par le passage de la horde 29km, puis des pierriers à n’en plus finir, je ne tente pas de courir et prendre le risque d’y laisser une cheville. Je décide de me ravitailler à bloc et mon estomac, bien heureusement, me laisse tranquille. A la sortie de la forêt,  je vois au loin Alex et Cédric, ça me fait du bien de les voir !! L’arrêt sera bref mais il fera du bien au mental. Cédric me dit que je suis dans les temps (8h) et je repars boosté à bloc vers le fameux Razet.

Merci les amis d’être montés vous geler pour moi !!!!

Je monte bien, je rattrape même un gars. Je vois la rubalise sur ma droite et je m’engage dans une longue montée très très longue. Je cherche une signalétique mais je crois bien m’être planté … je suis monté pour rien je decide de faire demi tour et je perds le sentier!!! je gueule ma colère (dans le genre Mont Blanc 1ere edition…)et là un gars me répond, il me dit de tenter par le haut malgré la falaise.  Je le suis et je remonte encore une autre fois. Enfin, on se retrouve au sommet : il y’a une jolie vue mais malheureusement, plus une seule route ni signalétique à l’horizon.  Je téléphone à Fred qui nous dit de faire demi-tour. On retrouve un autre groupe de coureurs perdus en direction de notre chemin de départ.  La descente est violente et je me ramasse pour la 3eme fois de la journée, cette fois ci dans des cailloux. Enfin, on retrouve le bon chemin. Il suffisait de lever la tête. Dans ma galère, j’ai perdu une bonne grosse  heure et à partir de ce moment,  je n’ai plus la tete a la course.  Je sais que mon temps sera très très loin de ce que j’espérais. Je pense à  ma famille à Menton qui allait poireauter quelques heures (Parrain promis l annee prochaine je fais plus vite), sans parler de mes amis qui attendaient un appel ou un sms vers 16h et tout ca me met en rogne. 

Avec le groupe on part en mode randonnée, on a tous perdu beaucoup de temps et surtout l’espoir de bien finir …

On marche, et pour la première fois de la course, je papote avec un gars devant moi. On commence à parler chaussures, trail puis de notre future course. Oui je sais, nous sommes maso : on n’a pas fini celle là, que déjà la prochaine est dans la tête …Esprit de compétition quand tu nous tiens !!!

Puis on en arrive à parler de notre pan bagnat qui nous attend, une fois la ligne franchie : miamm

Evidemment une crampe sur le quadri me ralentit encore, et en plus, je suis à sec de flotte vu mon gros détour au Razet.

Dernier ravito avant la montée au berceau qui domine Menton. C’est un chemin de croix, j’en ai plein les pattes et je sature !! Enfin on voit la mer. Cela faisait depuis 8h ce matin que j’attendais ce moment.

On voit Menton au loin, ce qui signifie qu’on va bientôt arriver. Euh non je ne crois pas en fait, il y a avant une putin de descente interminable, glissante, casse gueule : c’est un sale pierrier. Dès que tu poses ton pied, hop ça part !!! grrrrr je suis obligé de me servir des bâtons si je ne veux pas finir les 4 fers en l’air encore !!

Et pour finir à Castellar, succession de pentes et des escaliers cimentés qui tapent bien partout là où ca fait mal !!

Mais ca y’est, je vois le clocher et j’entre dans la vieille ville. C’est marrant de voir le regard des gens qui se demandent d’où on sort : ce type armé de bâtons, trempé de la tête aux pieds rempli de boue. Même un papé me demande d’où je viens  « ben euh de Turini Monsieur » je crois qu’il ne m’a pas vraiment cru…

Je descends les dernières marches et là, je vois mes fans. Remarque quand j’arrive, il ne me reste qu’elles. Justine me prend la main et on franchit la ligne d’arrivée ensemble.

C’est le genre de plaisir qui vous pousse à aller au bout !!!

Il y’a Alain qui m attend et qui est arrivé 40 min avant moi. Bravo papé !!!

Voila un résumé de ma course qui ne s’est pas déroulée comme je l’avais prévu. Mais ca m’a servi de leçon pour les suivantes … on apprend de ses erreurs ;-)

J’ai pris conscience que le mental était bien plus fort que le physique pour avancer.

Puis, se balader 10h30 de la montagne à la mer, sur un parcours exigeant et malgres les conditions pourries, j ai prit beaucoup de plaisir et c est ce que je retiendrais. 

D’avis perso, j ai trouvé cette course plus difficile que le marathon du mont blanc par la technicité et la variation des reliefs .

Je finirai par donner la victoire à la montagne qui a su me pousser dans mes limites (très limite hier) 

Il est sûr que je reviendrai dès que possible refaire cette superbe course en espérant cette fois, que le soleil azuréen sera au rendez-vous


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